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Nach der Niederlage der französischen Nord-Armee hielt Léon Gambetta am 22. Januar 1871 in Lille folgende Ansprache:

" Mes chers concitoyens,
[…] La paix, ne l'oubliez pas, c'est la cession et la mutilation de la patrie. Avons-nous le droit de sacrifier trois millions de Français à cette avide Allemagne ? N'aurions-nous pas honte d'abandonner des milliers d'Alsaciens, s'échappant de leur patrie pour protester contre cet abominable attentat d'une annexion repoussée par le vœu national, et se serrer autour de l'étendard de la nation française, au mépris des proscriptions et sans souci des persécutions et des fusillades du roi Guillaume ?

Il n'appartient à personne, minorité, majorité, unanimité même, de céder la France ; celui-là violerait le droit de tous et de chacun, qui croirait pouvoir céder une partie de notre pays, comme le maître cède une partie de son troupeau. La France est le bien commun de tous les Français, et chaque motte de terre que la France couvre de son drapeau m'appartient comme elle vous appartient, comme elle appartient à tous. Ce sentiment de solidarité et de nationalité nous impose notre politique : c'est celle de la résistance à outrance ! […]

Soyez-en certains, si dans trois mois les Prussiens sont encore sur le sol français, ils sont perdus. Il faut donc maintenir la résistance, car nous avons devant nous la certitude d'un avenir vengeur et réparateur de nos désastres. Malgré nos revers passagers, ce qui grandit, c'est le sentiment de la dignité française, c'est l'horreur de l'asservissement étranger. Si chacun avait, comme moi, cette conviction, cette passion profonde, ce n'est pas des semaines et des mois qu'il faudrait compter pour l'anéantissement des armées envahissantes : la ruine de la Prusse serait immédiate ; car que pourraient huit cent mille hommes, quelle que soit la puissance de leur organisation, contre trente-huit millions de Français résolus, et ayant juré de vaincre au de périr ? "

(Dépêches, circulaires, décrets, proclamations et discours de Léon Gambetta. Publié par Joseph Reinach, I, Paris 1889, p. 71-76)

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