- Remarque préliminaire
 - Fédéralisme
 - Caractéristiques du fédéralisme en RFA
 - Le Bundesrat dans le processus législatif
 - Une coalition de tous les partis par le Bundesrat?
 - Interpénétration politique dans le fédéralisme coopératif
 - Idées de réforme
 - L'État centralisé
 - Les régions
 - Les communes
 - Problèmes au sein de l'État unitaire décentralisé
 - Bibliographie
 - Du "pagus" gaulois à la "région de programme": mutations des structures territoriales en France
 - La France: du centralisme vers la décentralisation?
 - Problèmes transfrontaliers et coopération
 - Exemples régionaux
 - Paris et Berlin - portraits de capitales
 
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Les départements
Les rapports de forces ont radicalement changé dans les départements  depuis la loi de décentralisation. Si le préfet avait jusque là tout  pouvoir de décision, en tant que représentant du pouvoir central et si  les Conseillers généraux ne jouaient qu'un rôle mineur dans  l'administration autonome du département, c'est à présent le président  du Conseil général qui est "l'homme fort" du département. Ce dernier,  élu pour trois ans après chaque renouvellement partiel du Conseil  général par les membres de celui-ci, est l'organe exécutif du  département ou du Conseil général, doté des pouvoirs qui revenaient  auparavant au préfet. Il est le chef des services départementaux, il  établit le budget du département et exécute les dispositions prises par  le Conseil général. Il est assisté par un "bureau" composé de quatre à  dix vice-présidents, dont il a la direction. Tout comme le maire et le  président du Conseil régional, le président du Conseil général ne peut  être destitué de ses fonctions pendant la durée de son mandat (sauf en  cas d'infraction aux lois pénales). 
 Les Conseillers généraux sont élus pour six ans à la majorité absolue.  Le nombre des Conseillers généraux varie entre 14 membres pour le  Territoire de Belfort et 76 pour le département du Nord. Tout comme  celle d'un Conseiller municipal, la destitution d'un Conseiller général  n'est possible que dans des cas exceptionnels. 
Le nombre d'habitants [2]   des 96 départements de la France métropolitaine (100 départements, si  l'on compte les départements d'outre-mer) varie considérablement d'un  département à l'autre. Ainsi, le département de la Lozère ne compte que  75.000 habitants environ, pour 2,5 millions d'habitants dans le  département du Nord. Le tracé des départements est encore calqué sur la  norme que l'on dit avoir été introduite en 1800, selon laquelle un  préfet devait pouvoir atteindre les limites de son département en  l'espace d'une journée à cheval, en partant du chef-lieu. Le préfet est  nommé par le président de la République sur la proposition du Premier  ministre. Il est responsable du maintien de la sécurité publique dans le  département, ainsi que du respect des lois de l'État français. 
 Les lois de décentralisation ont délégué aux départements un certain  nombre de nouvelles missions. Beaucoup considèrent de ce fait les  départements comme étant les grands gagnants de cette réforme. Les  départements se sont ainsi vus accorder les compétences suivantes:  l'aide sociale, les transports scolaires, la construction et l'entretien  des collèges, ainsi que le développement économique, sous forme de  subventions pour les entreprises. Dans le domaine culturel, ils sont  responsables des bibliothèques et musées départementaux. De plus, ils  ont la charge des routes départementales et - depuis 1994, en  coopération avec la région - de la protection de l'environnement. Depuis  la réforme législative de 2003, ils sont également responsables de la  gestion et du paiement des aides de réinsertion destinées aux chômeurs  qui prennent part à des cours de formation ou de reconversion  professionnelle. Pour financer ces revenus minimum d'insertion (RMI),  les départements perçoivent une partie de la taxe sur les produits  pétroliers. 
 Dans tous les départements, l'aide sociale représente la plus grosse  partie des dépenses budgétaires, soit près d'un tiers de leur budget  total. Viennent s'y ajouter les dépenses pour la construction et  l'entretien des collèges. Les principales sources de revenus des  départements sont la quote-part des impôts communaux, et la taxe sur les  véhicules automobiles (vignette), auxquelles viennent s'ajouter des  transferts de fonds étatiques. En tout, les départements disposaient en  2001 de 39,1 milliards d'euros, dont 14,78 milliards d'euros provenant  des quatre impôts communaux. 

