Vingt ans après l'annexion, la fréquence des mariages mixtes s'élève sensiblement, tandis qu'intervient un changement d'un point de vue qualitatif: le niveau sociologique des unions, qui jusque là se cantonnait au monde des ouvriers et des artisans, se relève de façon notable. Les mariages avec des Allemands concernent à présent des employés, des professions libérales et quelques représentants des classes supérieures, tels les universitaires qui réussissent, rarement il est vrai, à pénétrer dans des familles alsaciennes. Pendant ce temps, les mariages entre Altdeutsche se maintiennent autour de 20%. Ainsi durant les vingt cinq dernières années du Reichsland - si l'on fait exception des années de guerre - entre 40 et 45% des mariages célébrés à Strasbourg impliquent au moins un conjoint allemand.