Cf. aussi la contribution de W. J. Mommsen ^[1]

Pendant qu'à Weimar, l'assemblée nationale constituante délibère sur les futures institutions du pays, pendant qu'à Berlin, les pouvoirs publics se débattent dans de multiples difficultés, le Conseil des quatre élabore à Paris le futur traité de paix. Fait nouveau, les vaincus ne sont pas admis à la table des négociations; comme s'ils étaient des représentants de l'ancien régime impérial militariste, les dirigeants de la jeune république sont tenus à l'écart; au début de mai 1919, on leur communique un texte sur lequel ils font des observations dont on n'a tenu aucun compte; devant leur refus d'obtempérer, ils sont menacés d'une occupation et doivent signer, le couteau sous la gorge, un traité que le peuple allemand juge inacceptable. Une expression surgit et s'impose: "Versailles, c'est un Diktat", une paix dictée.