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'Langues et cultures régionales, régionalisme'
 
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Langues et cultures régionales, régionalisme

Seuls le breton, le basque et le catalan sont considérés comme des langues régionales [1] à part entière. Le corse est un dialecte dérivé de l'italien. Le flamand et l'alsacien appartiennent au groupe des langues germaniques. L'occitan est un cas particulier situé entre langue et dialecte, car il se subdivise en plusieurs langues et dialectes. La diversité des dialectes au sein des langues régionales elles-mêmes mérite d'être soulignée.

Langues de France





Source Internet: www.languesdefrance.com

C'est tout particulièrement le cas du breton [2] , lequel appartient à la zone linguistique celte d'Europe occidentale [3] (Vogt 1994). La répartition des dialectes régionaux se recoupe largement avec les anciens évêchés (Trégor, Léon, Kern [Cornouaille], Gwened [Vannes]), cependant au sein de ces zones même l'orthographe peut varier (Omnès 1985: 134 et suiv.).

Evêchés bretons:
1 Tréguier (Trégor) de Saint Tugdual
2 Saint Pol de Léon de Saint Paul Aurélien
3 Quimper (Cornouaille) de Saint Corentin
4 Vannes (Vannetais) du Gallo Saint Patern
Evêchés bretons francs:
5 Dol (Pays de la Rance) de Saint Samson
6 Saint-Malo (en Pays de la Rance) de Saint Malo
7 Saint Brieuc de Saint Brioc
Evêchés gallo-francs:
8 Rennes
9 Nantes

Source Internet : www.bzh.com/bzh/bzh-renait/deux-bretagne.html

Depuis le moyen-âge, la zone linguistique bretonne s'est constamment rétrécie vers l'ouest. Sa limite orientale se situe actuellement environ de St-Brieuc au nord à Vannes au sud de la péninsule bretonne [4] . Aujourd'hui seuls 700.000 des 2,9 millions d'habitants de la Bretagne parlent le breton comme langue maternelle, il y a une centaine d'années ils étaient près du double (1,3 millions au début du XXème siècle). C'est surtout la politique culturelle de la Troisième République (1870-1940) qui a fortement refoulé la culture et la langue bretonnes. Dans les programmes scolaires d'histoire, les sujets bretons étaient quasi-inexistants. Il était interdit de parler breton à l'école. Si un enfant était quand même surpris en train de parler breton, on lui mettait un masque de vache (la vache bretonne) ou un sabot autour du cou, masque dont il ne pouvait se débarrasser que par la dénonciation d'une autre victime. Le dernier à porter la vache ou le sabot était battu devant toute la classe.

Il existe en Bretagne plus de 60 costumes traditionnels dont la plupart est portée à l'occasion de festivités. Les hommes portent des gilets brodés, des culottes bouffantes resserrés aux les genoux et un chapeau à large bord. Les femmes portent de larges jupes, des chemisiers et des corsets ainsi que des coiffes en dentelle blanche.

 

 

 

Source Internet : abacus.bates.edu/~mricedef/courses/Sand.html

Les Bretons comptent parmi les minorités de France qui ont su utiliser d'une manière toute particulière leur identité ethnique [5] en tant qu'instrument du mouvement régionaliste. Ils s'identifient aujourd'hui plus que jamais à leur langue et leur culture. Heb brezoneg, Breiz ebet - sans le breton pas de Bretagne. De nombreux Bretons, surtout dans la partie ouest de la péninsule armoricaine, se sentent plus proches de leurs "parents" de l'autre côté de la Manche que des Français. Cela n'a rien de surprenant, car c'est en effet là que se situent les racines de leur culture. Le breton ne repose pas sur les restes des celtes gaulois, mais sur lalangue des celtes insulaires [6] qui, dans le cadre des grandes invasions, se sont installés en Britannia minor dès le IVème siècle pendant la période romaine. L'immigration des celtes insulaires vers la péninsule armoricaine se renforça aux Vème et VIème siècles lorsque les Angles et les Saxons envahirent les Iles britanniques. Cela explique la parenté assez étroite entre la langue galloise (Pays de Galles) et la langue cornique (Cornouaille). Le gaélique du nord de l'Ecosse et de l'ouest de l'Irlande est issu des mêmes racines.

Avec la Loi Deixonne, mais surtout depuis la révolution de Mai 68, les régions disposent d'une plus grande autonomie culturelle. Cours facultatifs de breton, bac en breton ou en français, quelques minutes d'antenne à la radio en breton, la création d'un diplôme de celte… débuts encourageants. En littérature, parmi les "classiques" certains auteurs renommés, comme Jakez Riou, Youenn Drezen, ou Pierre Jakez Héliaz, écrivent en breton.

D'un point de vue géo-linguistique, le basque est l'une des langues les plus intéressantes d'Europe. Il s'agit de l'une des rares langues pré-indogermaniques existant encore. Les origines du basque (Eskuara, Euskera) ne sont pas clairement déterminées. Au niveau linguistique, certains indices rappellent aussi bien des langues caucasiennes que des langues hamito-sémitiques, sans pour autant que l'on puisse prouver une parenté certaine. D'après des recherches récentes, les Basques vivaient sur leur actuel territoire déjà à l'ancien âge de pierre. Romains, Goths, Espagnols ni Français ne réussirent à les assimiler. Sur les quelque 700.000 Basques, seuls 100.000 vivent dans l'ouest des Pyrénées sur le territoire français, la grande majorité vit dans les provinces basques espagnoles. Cependant, le basque n'est plus parlé que par une faible partie de la population (compar. Kasper 1997).

L'écusson du Pays Basque

Source Internet : euskadi.freeyellow.com

Le Pays Basque
s'étend sur la France et l'Espagne, sur la côte atlantique. Il est composé de 7 provinces dont 3 sont situées au nord de la chaîne des Pyrénées et 4 au sud. Sa superficie est de 20.747 km², ses dimensions sont de 160 km du nord au sud (entre Bayonne et Tudela) et 170 km d'ouest en est (de Bilbao à Tardets).

 

Source Internet [7]

Le mouvement régionaliste basque est plus fortement concentré sur le Pays Basque espagnol. L'oppression de la culture basque sous la dictature du Général Franco a conduit à la radicalisation du nationalisme basque qui s'est organisé sous la forme de l'ETA (Euskadi ta Askatasuna = Pays Basque et liberté). L'objectif de l'ETA est la création d'un Etat socialiste basque indépendant dans lequel tous les Basques au nord et au sud des Pyrénées seraient réunis. Plusieurs provinces basques ont reçu un statut autonome dans le cadre de la démocratisation de l'Espagne. En France aussi, les Basques bénéficient de certains droits particuliers. Malgré ces compromis, l'ETA continue aujourd'hui encore de soutenir ses revendications, lesquelles vont beaucoup plus loin, par des attentats répétés.

Le catalan aussi est parlé des deux côtés de la frontière franco-espagnole, avec une part beaucoup plus importante du côté espagnol. Jusqu'au XVIème siècle, le catalan était une langue vivante écrite. Le déclin de la Catalogne après la découverte de l'Amérique a conduit à une forte perte d'importance en faveur du castillan (qui correspond À l'actuel espagnol). Ce n'est qu'au XIXème siècle que le catalan, comme le basque, a connu une sorte de renaissance, avec cependant des représailles semblables, notamment sous Franco. Sur les quelque 5,5 millions de Catalans, seuls 300.000 vivent dans sur le territoire français dans l'est des Pyrénées et la moitié ouest de la côte méditerranéenne, principalement dans le Roussillon. En Andorre, où résident 40.00 Catalans, le catalan a toujours été la langue officielle. Tandis que la province espagnole Cataluña s'est vu attribuer de nombreux droits lui accordant une certaine autonomie, la Catalogne française n'a jusqu'à maintenant obtenu que peu de résultats dans ce sens.

En Corse, où une grande part de la population parle encore corse, dialecte issu de l'italien, la situation est particulière. Du fait de leur situation insulaire, les Corses ont toujours su davantage préserver leur culture que d'autres groupes ethniques en France. Leur opposition est extrêmement militante, comme le montrent les réactions envers l'établissement dans l'île de Français rapatriés des anciennes colonies dans les années 1960 ou les attentats fréquents perpétrés dans l'île sur des installations touristiques et des établissements des autorités publiques, voir même sur des personnes occupant un tel poste officiel.

En Corse, on rencontre la "tête de Corse" à tous les coins de rues. Personne ne sait exactement comment cette tête mauresque noire est devenue le symbole de l'indépendance corse. Les mythes entourant sa naissance sont contradictoires. On la retrouve dans tous les endroits possibles et imaginables, même sur des boiseries dans la chaire d'églises très anciennes. Une chose est cependant certaine: en 1762, l'assemblée du conseil sous P. Apoli l'a choisie comme symbole de la nation qui venait alors de naître.

 

Source Internet [8]

Fait fréquemment observé: le nom français des villes et villages est rayé pour ne laisser apparaître que le nom corse.

Source Internet : www.paradisu.de/graffiti_corsi.htm

Plus de deux cents ans d'efforts politiques d'intégration n'ont pas mené à une véritable assimilation des Corses. Les courants séparatistes se sont au contraire à nouveau renforcés au cours des dernières décennies, la discussion sur le rattachement à une région dans les années 1960 a donné à ce phénomène une impulsion décisive. Ainsi sont nés les mouvements séparatistes UPC (Union du Peuple Corse) et FLNC (Front National de Libération de la Corse), ce dernier étant interdit depuis 1984 à cause de ses activités terroristes. La création de la région de programme "Corse" en 1972 et l'octroi d'une certaine autonomie représentèrent un premier succès pour ces mouvements.

Un second "succès" s'annonça une dizaine d'années plus tard lorsque l'île se vit accorder un statut particulier [9] dans le cadre des lois sur la décentralisation de 1982. A côté de quelques droits supplémentaires concernant un certain pouvoir autonome de décision, c'était surtout l'ajout de la mention du "peuple corse" dans le préambule de la Constitution qui était décisive aux yeux des autonomistes corses. Ils y virent une reconnaissance de fait de la nation corse, le droit international public ne faisant pas de distinction entre peuple et nation. Mais l'espoir d'obtenir un statut accordant à la Corse une large autonomie sans pour autant être suspecté d'anticonstitutionnalité ne s'est pas réalisé depuis. Les autonomistes corses semblent devoir se contenter d'exercer une influence extraparlementaire, ce pour quoi ils emploient des moyens qui sont souvent loin d'être pacifiques.

Le 6 juillet 2003 a eu lieu en Corse un référendum par lequel les Corses devaient approuver ou refuser une réforme de l'organisation constitutionnelle de l'île.

Le 6 juillet 2003 a eu lieu en Corse un référendum par lequel les Corses devaient approuver ou refuser une réforme de l'organisation constitutionnelle de l'île.

"Les modifications (cf. Note 3) portent notamment sur la substitution d'une collectivité unique à l'actuelle collectivité territoriale de Corse et aux deux départements actuellement existants (Haute-Corse et Corse-du-Sud), la création de deux conseils territoriaux (l'un en Haute-Corse et l'autre en Corse-du-Sud), l'élection des membres de l'Assemblée de Corse et des deux conseils territoriaux dans le cadre d'une seule circonscription électorale, la définition des politiques par l'Assemblée de Corse dont la mise en œuvre pourra reposer sur les conseils territoriaux, l'adaptation de l'organisation des services de l'Etat à la création d'une collectivité territoriale unique."
Source Internet

Le taux de participation [10] atteignit 60,52%. Le "non" à la réforme [11] l'emporta avec 50,98% des voix.

Les départements occitans

Source Internet [12]

La délimitation de la zone linguistique occitane est délicate (comp. Lüsebrink 1989). Etymologiquement, il s'agit de l'espace linguistique que le poète italien Dante Alighieri [13] désignait dans son traité De vulgari eloquentia comme Langue d'oc. Cependant au sein de cette zone certains dialectes ont évolué pour devenir de véritables langues, comme le Gascon par exemple, considéré par la plupart des linguistes comme une langue régionale. Les principales différences existant avec le français résident dans le plus grand nombre des diphtongues, le maintien de l'accent de mot et une accentuation plus forte de la dernière syllabe. L'occitan se divise en plusieurs groupes de dialectes dont les principaux sont l'occitan du nord (Limousin, Auvergne, Dauphiné), l'occitan du centre (Languedoc) et le provençal (basse vallée du Rhône et régions à l'est de celle-ci). Il faut souligner que la (les) langue(s) occitane(s) a atteint son apogée bien avant le francien, le dialecte de l'Ile-de-France qui fut plus tard la base du français moderne. L'occitan était déjà au moyen-âge la langue des troubadours. Il est difficile de déterminer exactement le nombre de personnes dont l'occitan est la langue maternelle. Pour l'ensemble de l'espace occitan, certains auteurs avancent un chiffre d'environ 200.000, d'autres parlent de plus d'un million, de qui apparaît peu crédible.

"L'espace linguistique et culturel occitan"


Source Internet [14]

Ce qui en Occitanie semble compter davantage est la "conscience régionale" qui s'est sans cesse nourrie du combat séculaire du sud de la France contre l'Etat (central). Les régionalistes voient dans les croisades contre les Albigeois [15] (1209-1229) le début de ce sentiment d'appartenance régional. La guerre des Camisards [16] (1702-1705) et la révolte des vignerons [17] (1907) sont également interprétées comme des dates importantes du mouvement régionaliste.

La "guerre des Camisards" désigne la révolte armée des Protestants des Cévennes et d'une partie du Bas-Languedoc contre le pouvoir étatique du Roi entre 1702 et 1705.

Source Internet [18] / Source Internet [19]

Sous l'influence du romantisme, l'occitan, de même que toutes les autres langues régionales, connut au XIXème siècle un renouveau, lequel est associé au nom de Frédéric Mistral [20] (1830-1914) et au cercle de poètes Félibrige fondé par celui-ci. En 1945 a été fondé Institut d'études occitanes [21] (IEO) dont l'objectif est de redonner vie à la culture et la langue occitanes. Depuis les années 1960, le mouvement s'est de plus en plus politisé. En 1962 est né le Comité occitan d'études et d'action [22] , en 1974 le mouvement intellectuel Volem viure al pais (Nous voulons vivre au pays), en 1979 l'organisation Lutte occitane. Deux partis politiques, le Parti nationaliste occitan et le Parti socialiste occitan, revendiquent, parfois par des actions spectaculaires, un Etat occitan ou du moins une région autonome au niveau politique et économique. Les manifestations fréquentes et souvent militantes des vignerons font également partie des protestations occitanes contre le pouvoir central à Paris. Depuis 1987, plusieurs de ces mouvements se sont regroupés dans le Partit occitan.

"Volem viure al pais"

" Nous voulons vivre au pays ! ". La devise des activistes occitans. Une croix occitane et trois héros surgissent, digne des plus belles affiches de propagande contre les méchants qui font des Alpes un joli terrain de jeu.



Source Internet [23]

Les deux "espaces linguistiques germaniques" sont nettement moins empreints de courants régionalistes. Les trois quarts des 1,6 million d'habitants de l'Alsace maîtrisent encore l'alsacien [24] , dialecte alémanique employé dans la vie courante notamment par les personnes âgées. En revanche, la capacité à parler allemand est en recul depuis de nombreuses décennies, bien que l'on aurait pu supposer que les nombreuses relations transfrontalières avec l'Allemagne aient pu jouer en faveur du maintien de la connaissance de cette langue. Le recul de l'allemand et le déficit (souvent critiqué) de son enseignement dans les écoles sont indirectement perçus comme une nouvelle menace du dialecte alsacien (Timmermann 1987; cf. contribution Pletsch [25] ).

Dans les Flandres françaises, ce qui correspond à peu près au département du Nord [26] , environ 130.000 personnes parlent le flamand [27] comme langue maternelle. Ici la proximité des Flandres belges contribue au maintien de la langue. On ne trouve que quelques traces d'un courant régionaliste, rares et le plus souvent apolitiques.

________________________

Notes

3) Modifications de l'organisation institutionnelle de la Corse (objet du référendum du 6 Jullet 2003)

La Corse conservera, au sein de la République, une organisation institutionnelle particulière. Elle sera organisée sous la forme d'une collectivité territoriale unique mais largement déconcentrée, comme le permet la récente révision constitutionnelle.

L'objectif du nouveau statut est de garantir la cohérence des politiques publiques, tout en préservant le rôle de proximité que jouent actuellement les départements.

  • 1. Une collectivité unique

Une collectivité territoriale unique sera substituée à l'actuelle collectivité territoriale de Corse et aux deux départements de la Haute-Corse et de la Corse-du-Sud. Elle disposera d'une compétence générale pour les affaires de la Corse. Son siège sera fixé à Ajaccio.

La collectivité unique sera administrée par une assemblée délibérante, appelée Assemblée de Corse, et par un conseil exécutif, élu par l'Assemblée de Corse et responsable devant elle.

Elle exercera les compétences actuellement dévolues à la collectivité territoriale de Corse et aux deux départements de la Haute-Corse et de la Corse-du-Sud complétées, le cas échéant, par les futures lois générales de décentralisation. Les services de ces trois collectivités lui seront transférés dans le respect de la garantie statutaire des personnels.

L'existence des communes ne sera pas remise en cause.

  • 2. Une collectivité déconcentrée

La collectivité unique comprendra deux subdivisions administratives dépourvues de la personnalité morale, dont les limites territoriales seront celles de la Haute-Corse et de la Corse-du-Sud.

Chaque subdivision sera le ressort d'une assemblée délibérante, l'une dénommée conseil territorial de la Haute-Corse et l'autre conseil territorial de la Corse-du-Sud, ayant chacune un président. Ces conseils territoriaux seront composés d'une part des membres de l'Assemblée de Corse élus dans leurs ressorts respectifs, d'autre part de conseillers élus selon les mêmes modalités. Ces membres seront appelés conseillers territoriaux de la Haute-Corse et conseillers territoriaux de la Corse-du-Sud.

Ayant seule la responsabilité morale, la collectivité unique sera seule habilitée, aux côtés des communes et des établissements publics de coopération intercommunale, à recevoir tout ou partie du produit d'impositions de toutes natures et à recruter du personnel.

Les conseils territoriaux seront chargés de mettre en oeuvre les politiques de la collectivité unique. Ils agiront toujours pour son compte et selon les règles qu'elle aura fixées. A cette fin, la collectivité unique leur accordera des dotations, dans le cadre de son budget, et mettra ses services à leur disposition, en tant que de besoin.

Le conseil territorial de la Haute-Corse siégera à Bastia, celui de la Corse-du-Sud à Ajaccio.

  • 3. Un mode d'élection permettant d'assurer

à la fois la représentation des territoires et des populations

Les membres de l'Assemblée de Corse et des deux conseils territoriaux seront élus dans le cadre d'une seule circonscription électorale correspondant à l'ensemble de la Corse.

L'élection aura lieu au scrutin de liste à la représentation proportionnelle, avec attribution d'une prime majoritaire, dans le cadre de secteurs géographiques. Elle sera organisée sur une base essentiellement démographique. Le mode de scrutin permettra à la fois la représentation des territoires et celle des populations. Il garantira le respect du principe de parité entre hommes et femmes en imposant que chaque liste de candidats soit composée alternativement d'un candidat de chaque sexe.

L'Assemblée de Corse élira son président ainsi que le président et les membres du conseil exécutif. Chaque conseil territorial procédera à l'élection de son président.

  • 4. Des compétences de la collectivité unique et des compétences mises en oeuvre par les conseils territoriaux

L'Assemblée de Corse arrêtera les politiques de la collectivité unique, assurera leur planification et fixera les règles de leur mise en oeuvre.

Pour des raisons de bonne gestion et de proximité, elle pourra confier cette mise en oeuvre aux deux conseils territoriaux.

La loi définira cependant les compétences de la collectivité unique dont la mise en oeuvre ne pourra être confiée aux conseils territoriaux, parce qu'elles engagent l'unité des politiques publiques et la cohérence des décisions prises au niveau de l'île. Figurent parmi ces compétences la détermination du régime des aides aux entreprises et l'élaboration du plan d'aménagement et de développement durable de la Corse.

Réciproquement, la loi réservera aux deux conseils territoriaux la mise en oeuvre, dans les conditions fixées par l'Assemblée de Corse, de certaines compétences de proximité actuellement dévolues aux départements, telles que la gestion des politiques sociales, la gestion des routes secondaires ou les aides aux communes.

Par ailleurs, la collectivité unique pourra, dans des conditions déterminées par la loi, confier la mise en oeuvre de certaines de ses compétences aux communes ou aux établissements publics de coopération intercommunale.

  • 5. Une organisation des services de l'Etat adaptée

L'organisation des services de l'Etat sera adaptée pour tenir compte de la création d'une collectivité territoriale unique. Elle assurera un équilibre entre toutes les parties du territoire de l'île.

Un préfet, représentant de l'Etat dans la collectivité unique, sera maintenu à Ajaccio ; un préfet de la Haute-Corse, exerçant l'ensemble de ses attributions dans la circonscription administrative de la Haute-Corse, sera maintenu à Bastia et dirigera en Haute-Corse les services de l'Etat organisés de la même façon que dans tout département. Il apportera par ailleurs son concours au préfet de Corse dans l'exercice de ses fonctions territoriales.

La présente loi sera exécutée comme loi de l'Etat.


Internet-Quelle [28] (10.07.2003)

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