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'Juillet 1914'
 
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Juillet 1914

L'été est beau et chaud. À Berlin, à Paris, à Vienne, une foule insouciante déambule et s'attarde aux terrasses des cafés. Les dirigeants allemands sont placés devant un dilemme qu'ils tranchent rapidement: faut-il aider leur allié autrichien à chercher une issue pacifique ? Faut-il au contraire lui accorder un chèque en blanc, un soutien inconditionnel ? D'emblée, ils adoptent la seconde solution, celle de laisser écraser la Serbie avec le risque de provoquer une réaction russe et ils le font savoir à Vienne.

Avant d'engager le fer, il est prudent d'attendre: le Kaiser [1] part en croisière sur les côtes de Norvège tandis que le président français Poincaré se rend par la mer en Russie en voyage officiel. Ce n'est qu'après le départ de ce dernier vers la Suède que le calendrier s'accélère et que l'Autriche, avec l'accord de l'Allemagne, envoie un ultimatum menaçant à la Serbie avec obligation de réponse pour le 25 juillet. L'engrenage des alliances et des mesures de mobilisation s'enchaîne d'une façon implacable. La Russie vole au secours de la Serbie et mobilise; l'Allemagne réplique en décrétant l'état de danger de guerre puis, devant le refus de la Russie de renoncer à sa mobilisation, lui déclare la guerre. Après un ultimatum que la France repousse, l'Allemagne déclare à son tour la guerre à la France. Les dirigeants allemands sont sûrs de la supériorité de leur outil militaire. Le Kaiser Guillaume II lance cet appel à la nation: "Je ne connais plus de partis, je ne connais que des Allemands". Il est totalement suivi. La mobilisation s'opère rapidement et dans l'ordre le plus complet. Les Allemands pensent mener une guerre légitime et rapide.

Cette acceptation si aisée de la guerre repose sur une double illusion: la première, celle d'une neutralité anglaise et la seconde, celle d'une guerre continentale rapidement gagnée par une victoire décisive sur la France. Les faits ont cruellement démenti les prévisions des dirigeants allemands.

Les Allemands, aveuglés par la propagande, sont convaincus que leur pays menacé d'encerclement et victime des provocations russes, est dans son bon droit; c'est pourquoi la mobilisation s'opère rapidement et calmement; les sociaux-démocrates votent les crédits de guerre; les rares opposants de gauche sont réduits au silence; sans majorer l'esprit patriotique d'août 1914 qui ne touche qu'une minorité, le peuple allemand entre facilement dans la guerre.

Brève Chronologie [2] de la Première Guerre Mondiale

1914 Le 28 juin, l'archiduc héritier d'Autriche François-Ferdinand est assassiné à Sarajevo.
Le 1er août, l'Allemagne déclare la guerre à la Russie. Le 3 août, l'Allemagne déclare la guerre à la France. Le 4 août, l'Allemagne déclare la guerre à la Grande-Bretagne. Au cour du mois d'août, une offensive-éclair de l'armée allemande balaye la Belgique et s'avance vers Paris. 27-30 août, Hindenburg et Ludendorff remportent contre l'armée russe la victoire de Tannenberg. 5-12 septembre, au terme de la bataille de la Marne, l'offensive allemande subit un coup d'arrêt.

1915 Le 13 juillet, Hindenburg et Ludendorff lancent une offensive en Pologne russe, s'emparent de Varsovie et de Lemberg et occupent la Pologne, la Lithuanie et la Courlande.

1917 Le 30 janvier, l'Allemagne annonce "la guerre sous-marine à outrance".
Le 6 avril, les USA entrent en guerre contre l'Allemagne et les empires centraux.
Le 12 juillet, le Reichstag vote une résolution de paix; à la suite de ce vote, le chancelier Bethmann-Hollweg donne sa démission; il est remplacé par Michaelis.
Le 14 août, le pape Benoît XV rend publique "une note pontificale pour la paix" et entre en contact avec les belligérants.
Les 6-7 novembre 1917 se déroule en Russie la révolution dite d'octobre à la suite de laquelle Lénine et les bolcheviks s'emparent du pouvoir.

1918 Le 9 janvier, le président américain Wilson présente au congrès un programme de paix en 14 points.
Le 3 mars, l'Allemagne signe avec l'URSS le traité de Brest-Litovsk.
À partir du 23 mars, Ludendorff lance sur le front occidental trois offensives successives. Durant la première quinzaine de juillet se déroule la seconde bataille de la Marne.
Le 18 juillet, début du recul de l'armée allemande sur le front occidental.
Le 29 septembre à Spa, siège du quartier général, les généraux conseillent à l'empereur de faire une demande d'armistice.
Le 3 octobre, Max de Bade est nommé chancelier puis forme un gouvernement appuyé par une majorité parlementaire.
Le 27 octobre, Ludendorff doit donner sa démission ; les lois qui mettent en place l'Empire parlementaire sont votées.
Le 29 octobre débute à Wilhelmshaven le soulèvement des marins de la flotte.
Le 9 novembre 1918, Guillaume II s'enfuit en Hollande, la République est proclamée à Berlin et Friedrich Ebert (SPD) est nommé chancelier et président du conseil des commissaires du peuple.
Le 11 novembre, l'armistice est signé à Rethondes.

1919 Le 28 juin est signé le traité de Versailles.